Comme tous les secteurs et peut être bien plus, le BTP est fortement impacté par la COVID 19. Cela n’a pas empêché la Fédération Marocaine du Conseil et de l’Ingénierie (FMCI) de prendre des initiatives, comme la récente réception au Maroc d’une délégation Mauritanienne de haut niveau, dans le but d’ouvrir des perspectives de coopération avec notre voisin du sud.
« L’ingénierie marocaine présente en Mauritanie a de fortes potentialités »
Nabil Benazzouz
- CDM : Vous avez reçu le jeudi 4 mars 2021 dans les locaux de la FMCI à Rabat une très importante délégation mauritanienne. Quelles sont les raisons de cette volonté ?
Nabil Benazzouz : « C’était une initiative Mauritanienne à laquelle le Maroc a répondu favorablement et notre fédération l’a accueillie avec enthousiasme puisque le partage du savoir-faire marocain et les échanges à l’échelle régionale et continentale s’inscrivent parfaitement dans notre feuille de route et figurent parmi les mesures du pilier stratégique 2 du contrat programme signé avec le gouvernement en septembre 2018 ».
- L’ingénierie marocaine est présente en Afrique et notamment en Mauritanie. Comment peut -on évaluer cette présence ?
N.B : « L’ingénierie Marocaine est effectivement présente en Mauritanie et les potentialités de son développement restent très importantes. Un accompagnement plus soutenu et régulier des pouvoirs publics marocains et mauritaniens serait à même de faire fructifier davantage cette présence.
Les bureaux de conseil et d’ingénierie opérant dans la planification, l’évaluation et la gouvernance des projets, de manière générale, devront constituer la tête de pont éclaireuse de l’ingénierie technique et assurer ainsi son efficience et son efficacité ».
- Dans quels domaines de l’ingénierie avons-nous des atouts ?

N.B : « De par la nature des prestations très diversifiées (conseil, ingénierie, laboratoire, expertises, formations, …) de ses membres qui accompagnent l’ensemble de la chaine de valeurs des projets : planification, conception, suivi de réalisation, exploitation, maintenance et évaluation, le conseil et de l’ingénierie « CI » pourra se positionner au carrefour des besoins et préoccupations des promoteurs de projets et de la gouvernance Mauritanienne.
Bien entendu il y a les domaines techniques privilégiés symbole de la réussite de l’ingénierie marocaine comme l’hydraulique, l’agriculture, les infrastructures linéaires routières et ferroviaires, les infrastructures portuaires, énergétiques, minières, …
Mais il y a aussi les domaines de gouvernance et management des projets de proximité ainsi que la formation des compétences ».
- Avez-vous signé des protocoles lors de cette visite ?
N.B : « Non c’était une première prise de contact exploratrice qui sera suivie d’échanges soutenus pour aboutir à un accord cadre devant régir les futures actions communes ».
- Prévoyez-vous de vous rendre en délégation en Mauritanie ?
N.B : « Effectivement, nous avons évoqué la programmation dans les mois à venir d’une mission en Mauritanie. Entre temps nous échangerons pour identifier les axes stratégiques selon lesquels les futures commissions mixtes thématiques travailleront ».
- Quel est le champ d’action de la FMCI aujourd’hui ?
N.B : « En plus de l’activité́́ opérationnelle de ses membres dans les projets de développement au Maroc et dans la région, la FMCI pourra partager son expérience institutionnelle acquise à travers sa participation active dans les chantiers institutionnels, sa contribution dans la conception, l’élaboration et le suivi des programmes stratégiques de développement, des textes règlementaires et organisationnels dans le cadre des commissions mixtes formées avec les différents départements gouvernementaux signataires du contrat programme.
A travers également sa participation dans les réflexions socio-économiques et environnementales au sein du Conseil Économique, Social et Environnemental « CESE », du Conseil National de l’Habitat « CNH », de la Commission, Nationale de la Commande Publique « CNCP », …

Elle pourra aussi partager sa contribution dans la mise en place d’une réelle politique volontariste de Recherche et Développement capitalisant sur les actions déjà entamées. Et sa structure d’innovation dite Ingénierie Professionnelle Académie « IPA » articulée autour des huit collèges de métiers et de spécialités crées il y a plus d’un an ».
Propos recueillis par la rédaction