A la fin de l’année 2019, j’avais dans un élan, inconscient, optimiste et aveugle, voulu dire adieu à l’Annus Horribilis 2019 pour nous souhaiter une Année Mirabilis 2020 qui compenserait tous les déboires professionnels, administratifs et économiques que les architectes et urbanistes ont connu pendant l’année écoulée, c’était sans compter avec notre seigneur et maître Covid19 qui, non content de nous avoir mis à genoux, continue de faire des ravages dont nous n’arrivons pas encore à en mesurer l’impact funeste sur notre métier.
Cela dit, le confinement intellectuel dans lequel restent enfermés l’administration, les agences urbaines, les communes, l’Ordre National des Architectes CNOA ainsi que les partis politiques, nos parlementaires et toutes les instances qui président à la gestion de cette crise sans précédent, se révèle pendant cet état d’urgence, plus meurtrier, plus nocif que le pire des virus.
J’en appelle à tous ceux qui liront ce message, tous ceux qui le partageront, ceux qui le remettront à qui de droit et à toutes les bonnes volontés de ce pays :
NOUS COULONS ! LAISSEZ-NOUS TRAVAILLER !
FINIS LES CONVENANCES !
ETAT D’URGENCE VEUT DIRE QU’ON LAISSE TOMBER TOUTES LES PROCEDURES LOURDES, INFINIES ET OBSOLETES DE TOUS LES INTERVENANTS DANS L’ACTE DE BATIR !
Pour que le bâtiment reprenne, que les entreprises soient sauvées ou du moins gardent la tête hors de l’eau et que cabinets et agences aient une chance de survivre, il faut, impérativement et pour une période d’une année :
-Permettre aux architectes de participer aux appels d’offres, concours et consultations sans réclamer les attestions fiscales. (Elle ne sera déposée que pour la signature finale du contrat).
-Les travaux d’aménagement et de transformation à l’intérieur de bâtiments ne recevant pas de public, doivent se faire sur simple déclaration cachetée d’un architecte autorisé à exercer et sous sa responsabilité avec plan de recollement en fin de chantier.
-Les commissions chargées d’étudier les dossiers doivent statuer dans des délais n’excédant en aucun cas dix jours ouvrables, avec des remarques claires, justifiées et définitives.
-Centralisation des décisions, l’architecte doit pouvoir communiquer avec un interlocuteur, rapporteur et médiateur.
-Les chantiers à l’arrêt, attendant le bon vouloir de l’administration, engluée dans des procédures mi- numériques, mi- classiques, doivent redémarrer sur une simple déclaration déposée auprès des services compétents, sous la responsabilité de l’architecte, auteur du projet.
-Les trésoriers du royaume sont tenus de procéder aux paiements des honoraires en instances dans des délais raisonnables.
Le bâtiment est pourvoyeur d’emplois et de recettes fiscales, son redémarrage est une priorité absolue pour notre économie.
Beaucoup d’efforts ont été faits pendant cette crise, certains réels, d’autres en apparence seulement, à l’instar des effets d’annonces concernant les crédits Damane oxygène et Damane relance. Les banques ont prêté aux riches et ont laissé couler les cabinets dans le besoin de liquidités immédiates.
J’en appelle à une commission d’enquête élargie sur la déficience de nos banques en général et certaines en particulier.
Quand la CNSS et les autorités ont fait preuve d’un engagement patriotique, digne d’éloges qu’en est-il de celui de nos banques?
Les ministères de l’Intérieur, l’Habitat et de l’Urbanisme et celui des Finances sont les seuls à pouvoir par une action commune, rapide et efficace, capables de servir de facilitateurs et de moteurs pour la relance du secteur du bâtiment sinistré.
SOS ! MAYDAY !