La réorientation du modèle de production et de consommation linéaire vers une dynamique circulaire est engagée ! Les particuliers comme les entreprises sont invités à trier, jeter sélectivement leurs déchets, mais aussi à mieux acheter, entretenir, réparer et donner une seconde vie aux produits. Ils sont aussi questionnés par les notions de besoins sociaux, de sobriété ou encore d’économie du partage. Une vraie (r)évolution.
Empreinte écologique allégée, cadre de vie amélioré
Les acteurs des filières de valorisation, de la collecte au recyclage, en passant par les plateformes de tri et les prestataires de services, occupent une place de plus en plus importante dans l’économie. L’ensemble des entreprises qui privilégient un approvisionnement recyclé et si possible local témoignent aussi de cette évolution.
De fait, la valorisation des déchets, sous forme énergétique ou matière, participe d’une évolution du cadre de vie. Les déchetteries d’antan à ciel ouvert ou les centres d’enfouissement cèdent plus fréquemment la place à des plateformes d’entreposage temporaire, étape avant l’acheminement des déchets vers des sites de réutilisation ou de valorisation.
Le recours à des matières « secondaires » plutôt que « primaires », renouvelables plutôt que non renouvelables, porte l’espoir d’une empreinte écologique allégée. Une mobilité de la filière des déchets et plus largement d’une économie circulaire, propulsée par des énergies renouvelables et nouvelles comme le biogaz et l’hydrogène, peuvent considérablement limiter les pollutions de l’air et atmosphérique. Autant de nouvelles voies pour contribuer à la préservation de la qualité de vie et du climat.
Concrètement, quelles solutions ?
Dans ce contexte, comment organiser l’implantation des plateformes, la réutilisation et la valorisation, les flux de matière et d’énergie ? Comment promouvoir une conception des produits et services compatible avec une économie circulaire ? Autant de questions nouvelles dans une économie à la fois locale et lointaine, où le cadre de vie de proximité peut être exposé aux nuisances et pollutions de longue distance, comme celles atmosphériques qui sont dues au transport et à l’extraction minière et fossile. Les schémas d’aménagement, de construction, d’industrie, de mobilité, de conception des produits et services et l’efficacité de leur fonctionnement sont par conséquent interrogés.
Dès lors, il appartient aux acteurs concernés de mieux intégrer les enjeux d’économie circulaire, de cadre de vie et de l’environnement à la chaine d’impacts ; et de pleinement mobiliser les potentiels d’efficacité dans l’utilisation des ressources et dans leur pratique professionnelle. L’articulation locale des circuits courts et lointains constitue aussi une voie de progrès.
Quel cadre : réglementaire ou volontaire ?
Si les plans tels que ceux de l’urbanisme et les différentes règlementations sont nécessaires, ils ne sont cependant pas suffisants. D’abord parce que les règlementations sont parfois mal connues ou inappliquées, ensuite parce que le potentiel de l’économie circulaire ne va pas de soi. A l’échelle d’une organisation, le bilan matière et les quantités de déchets générées sont souvent méconnues, de même que les meilleures options pour la valorisation de déchets ou l’achat de produits comprenant une part recyclée. A l’échelle d’un bâtiment en construction ou en exploitation, il en est de même, alors que ce secteur constitue la première source de déchets.
Pourtant des démarches de progrès, nouvelles ou anciennes, existent en matière d’économie circulaire, de cadre de vie et de climat. Lorsqu’elles reposent sur la réglementation, les études d’impact environnemental apportent une lecture de projets en invitant à éviter, réduire et compenser leurs aspects négatifs. Lorsqu’elles reposent sur des normes, il existe une norme française de systèmes de management de projet d’économie circulaire XP X30-901 publiée en 2018 et d’évaluation environnementale en économie circulaire ou plus anciennement, les démarches fondées sur les systèmes de management environnemental de type ISO 14001 et d’éco-conception en cycle de vie.
Réglementaire ou volontaire, face aux ambitieux objectifs de décrue de l’empreinte écologique et de préservation du cadre de vie, réussir à mobiliser pleinement le potentiel d’alliance heureuse de ces démarches est devenu un défi pour répondre aux attentes de la société.
Article signé Idriss Kathrada – Novasirhe, Gérard Descamps – Apygec et Pierre Audiffren – Chic Planète Consultant,
Membres de CINOV Territoires & Environnement
