Les échafaudages sont des équipements de travail indispensables pour le secteur du bâtiment. Ils garantissent l’efficacité et la sécurité des travaux durant chaque phase de construction ou de réparation en permettant l’accès aux façades, toits, charpentes, murs et plafonds.
Contrôler pour mieux sécuriser
Les travaux nécessitant l’utilisation d’un échafaudage demeurent à l’origine du risque majeur d’accidents graves dans les entreprises du BTP (chutes de hauteur, chute d’objet, effondrement d’échafaudage…). Presque la moitié de l’ensemble des manquements relevés par les inspecteurs lors de leurs visites de chantiers porte sur le mauvais état ou l’utilisation incorrecte d’échafaudages.
Pour garantir la sécurité du personnel, la réglementation prévoit des contrôles périodiques des échafaudages et impose une formation aux personnes chargées de monter, démonter ou modifier ces installations. Les échafaudages sont non seulement des sources de dangers pour les monteurs, mais aussi pour les ouvriers de tous les corps de métier appelés à travailler dessus et pour les autres travailleurs ou passants au sol.
Les types d’échafaudages
Les échafaudages sont des structures réticulées formées d’éléments verticaux (poteaux), d’éléments horizontaux (moises longitudinales et transversales) et d’éléments pour le contreventement assurant la stabilité (diagonales, jambes de force, goussets), avec des accessoires d’appui sur le sol et de soutien en tête.
Dans la majorité des cas, on distingue quatre types d’échafaudages :
-Les échafaudages fixes de pied (échafaudage de façade, multidirectionnel) :
dont la structure est composée uniquement de tubes et colliers.
Le choix des éléments s’est fixé sur des tubes car le moment d’inertie est égal pour toutes les directions, particulièrement pour les éléments comprimés (poteaux, diagonales), les plus usités étant les tubes ronds en acier.
– en structure métallique construite à partir d’éléments préfabriqués, reposant au sol ou sur des appuis solides par l’intermédiaire de platines et vérins. Il est généralement ancré à l’ouvrage.
Ces structures sont équipées de planchers de travail et de moyens d’accès.
Ces échafaudages sont destinés à permettre l’accès des ouvriers en tous points d’un bâtiment de grande hauteur et /ou d’architecture complexe (pont, barrage, clocher…) à édifier ou à réparer.
-Les échafaudages roulants. Les échafaudages sur roues sont davantage utilisés lors de la phase de finition d’un ouvrage par la plupart des utilisateurs du secteur du second œuvre (peintres, plâtriers…) Les échafaudages roulants sont vite mis en place, polyvalents et avantageux en coûts.
-Les échafaudages sur tréteaux sont le plus souvent utilisés pour des travaux à des petites hauteurs comme la construction de murs par l’intérieur d’un bâtiment.
-Les échafaudages sur consoles sont utilisés surtout pour la construction ou la réparation de maisons individuelles.
Les principaux risques
Les risques occasionnés par les échafaudages sont notamment :
– les chutes de hauteur,
– les chutes d’objets,
– la manutention,
– l’électrisation,
– l’effondrement partiel ou complet de l’échafaudage,
– le renversement de l’échafaudage
La chute de l’échafaudage et la chute sur l’échafaudage représentent avec plus de 50%, le plus grand risque d’accident dans le domaine des accidents d’échafaudage, suivi de « se heurter, se coincer ».
Ces risques peuvent être aggravés en fonction de l’environnement du chantier, particulièrement dans les cas suivants :
– Voie publique très passagère à proximité
– Lignes électriques ou caténaires proches
– Conditions climatiques sévères, vent fort et gel
– Situation géographique : terrain en déclivité, sol instable, travaux aux abords et au-dessus de l’eau…
Cadre législatif et réglementaire régissant la santé et la sécurité au travail dans le BTP et ses perspectives
Loi n°65-99 relative au code du travail, promulguée par le dahir n° 1-03-194 du 14 rajeb 1424 (11 septembre 2003) ;
¬ Arrêté n° 93-08 du 6 joumada I 1429 (12 mai 2008) fixant les mesures d’application générales et particulières relatives aux principes énoncés par les articles de 281 à 291 du code du travail ;
¬ Arrêté du 2 avril 1952 déterminant les mesures particulières de protection et de salubrité applicables dans les chantiers du bâtiment et des travaux publics ;
¬ Décret n° 2-98-975 du 28 chaoual 1421 (23 janvier 2001) relatif à la protection des travailleurs exposés aux poussières d’amiante modifié et complété par le décret n°2-12-387 du 26 chaoual 1433 (14 septembre 2012).
Arrêté du 2 avril 1952 déterminant les mesures particulières de protection et de salubrité applicables dans les chantiers du bâtiment et travaux public
Principales dispositions prévues par cet arrêté sont :
• L’obligation de veiller à ce que le matériel utilisé dans les chantiers pour l’établissement des échafaudages, échelles, passerelles, appareils de manutention ou de levage et tout autre engin ou installation, soit d’une résistance suffisante pour supporter les charges et les efforts auxquels il sera soumis ;
• L’obligation de s’assurer que les appareils de levage ou de manutention sont vérifiés. Cette vérification sera renouvelée chaque fois que ces appareils auront subi des démontages ou des modifications ou en cas de défectuosité ;
• L’obligation pour le chef d’entreprise, avant de commencer les travaux de démolition, de visiter toutes les parties de l’immeuble à démolir afin de vérifier la résistance de chacune des parties ;
• L’obligation de s’assurer que les échafaudages fixes, légers ou volants sont résistants ;
• L’obligation d’installer, dans les travaux exécutés sur les toits et autres travaux exposant les ouvriers à des chutes graves, des dispositifs protecteurs s’opposant efficacement à la chute de l’ouvrier sur le sol.
Perspectives :
Projet d’arrêté fixant les mesures particulières de protection des salariés applicables dans les chantiers du BTP
– Mettre à niveau la législation marocaine relative au BTP et compléter les manquements existants dans l’arrêté du 2 avril 1952 ;
– Rendre la législation marocaine relative au BTP en parfaite adéquation avec les acquis européens en SST dans le secteur du BTP, notamment les dispositions de la directive européenne n ° 92/57/CEE du 24 juin 1992 concernant les prescriptions minimales de SST à mettre en œuvre sur les chantiers temporaires ou mobiles.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°158 – Février 2018