« Actuellement, plus de 80% des produits en bois composite ou massif sont encore protégés avec des produits liquides à base de solvants qui sont une source importante d’émission de CO2. »
Mini bio
Après l’obtention du diplôme d’ingénieur chimiste de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse en 1973, André MERLIN a poursuivi sa formation à l’Université de Haute Alsace tout d’abord par un DEA de chimie macromoléculaire puis un DEA de chimie physique et une thèse d’état en sciences physiques en 1980 portant sur les processus photo-physiques et photochimiques des amorceurs de polymérisation radicalaire. Il a été nommé professeur en 1994. Il est l’auteur d’une centaine de publications dans les domaines de la photochimie, des polymères et des sciences du bois.
La pérennité esthétique des ouvrages en bois est un enjeu majeur pour l’utilisation de ce matériau en construction. Le bois est utilisé pour ses performances techniques
mais également pour ses qualités architecturales et sa perception esthétique. Le vieillissement d’aspect prématuré des ouvrages en bois est préjudiciable car ces désordres, même s’ils n’affectent pas la solidité des ouvrages, sont la plupart du temps irrémédiables. La protection de surface du bois est généralement assurée par l’utilisation d’une finition, dont le rôle essentiel est de protéger le bois des agressions climatiques (eau, rayonnement solaire, oxygène, …). L’industrie de la deuxième transformation du bois est composée d’une chaîne successive d’activités de fabrication et de transformation qui contiennent chacune une partie de la valeur ajoutée du produit. L’application d’une finition sur un ouvrage à base de bois est généralement la dernière et la plus visible étape de cette chaîne de valeur ajoutée.
En utilisation extérieure, la protection de la surface du bois par des finitions transparentes n’est pas encore suffisamment durable pour pouvoir concurrencer des matériaux concurrents utilisés en menuiserie industrielle comme le PVC ou l’aluminium. Les finitions opaques apportent généralement une protection plus durable mais elles masquent l’aspect du bois recherché par les utilisateurs. Avec pour objectif de positionner le bois dans ce secteur de la construction, les recherches sur les finitions transparentes ont prioritairement porté sur l’efficacité et l’amélioration de la durabilité de la protection de l’aspect de surface des ouvrages. Face aux agressions climatiques, la conservation optimale d’un ouvrage est liée non seulement aux performances propres de la finition mais également aux caractéristiques du matériau bois. En particulier, pour remplir sa fonction de protection, le film de finition doit être capable de suivre sans rupture et sans décollement les variations dimensionnelles du bois qu’il recouvre. En plus des critères d’efficacité des finitions dans la protection des ouvrages, la prise en compte de l’impact environnemental doit être considérée avec une attention croissante. Actuellement, plus de 80% des produits en bois composite ou massif sont encore protégés avec des produits liquides à base de solvants qui sont une source importante d’émission de CO2. La solution vient-elle des systèmes photo-polymérisables qui peuvent être formulés à 100% de matière sèche soit en phase liquide dans des diluants réactifs soit en poudre ? Un bilan des recherches menées pour lever différents freins à l’utilisation des systèmes photo-polymérisables pour la protection du bois sera présenté.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°154 – Octobre 2017