« Si l’architecture est d’utilité publique et si l’architecte est un pilier de la nation, vous êtes, en tous cas, la locomotive et la force motrice de sa créativité »
En ouverture de ce séminaire dédié au confort dans l’habitat, Rachid Haouch, Vice-président du Conseil national de l’Ordre des Architectes du Maroc (CNOA), a tout d’abord mis l’accent sur le fait que l’architecture est indissociable de la quête perpétuelle de la qualité, ajoutant qu’elle était, par ailleurs, l’art d’habiter la Terre.
Pour le Vice-président du CNOA, il y a une différence indéniable entre l’architecture qui est l’art de bâtir et la construction. Il précise sur ce registre que le bâtiment tue s’il n’est pas conçu dans les règles de l’art avec les hommes de l’art. Ainsi, sa réussite se fait dans l’entente et dans l’osmose entre l’ensemble des acteurs de l’acte de bâtir.
Sous un autre angle, Rachid Haouch a souligné qu’aujourd’hui, la loi 66/12 oblige l’ensemble des acteurs à œuvrer et converger dans le même sens, faute de quoi ils seront emprisonnés en cas de sinistre mortel. Il explique que cette loi, dans son contenu, ne fait pas de distinction entre l’architecture publique et l’architecture privée.
Il a notamment rappelé qu’« Alors que pour construire les édifices publics, l’ensemble des acteurs sont structurés et agrémentés par le ministère de l’équipement et ils sont encadrés aussi par le code des marchés publics, laissant en revanche et dans bien des cas, la construction privée patauger dans l’informel et la médiocrité ambiante. Mais le premier à en pâtir est le citoyen marocain et son cadre de vie ».
Pour clore son intervention, Rachid Haouch a affirmé qu’ « au niveau du nouveau Conseil national de l’Ordre des Architectes (CNOA), nous œuvrons pour aligner les honoraires du privé à ceux du public car il n’y a qu’une et une seule architecture qui se conçoit et qui se pense à travers un seul cadre législatif pour un meilleur cadre de vie où il fait bon vivre. Nous avons déclaré la guerre aux architectes signataires de tout bord et nous vous invitons à lutter ensemble contre ‘Moul Chakkara’, contre ‘Tachrroun’, contre les faux ingénieurs spécialisés et tous fossoyeurs de notre cadre de vie pour donner le meilleur de nous-mêmes et afin de changer l’image désastreuse qu’a l’opinion publique à notre égard. Alors, si l’architecture est d’utilité publique et si l’architecte est un pilier de la nation, vous êtes, en tous cas, la locomotive et la force motrice de sa créativité ».
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°154 – Octobre 2017