A l’origine, le quartier Agdal est destiné à l’habitat individuel sous forme de villas. Au fil des années, le plan d’aménagement a prévu la surélévation de la majorité des villas en zone d’immeuble R+4 exceptés quelques axes et notamment la zone où ce café est situé. Au fil des ans, ce grand axe Ibn Sina s’est transformé : banques, cafés, restaurants ont vu le jour… et ce nouveau projet en est devenu le repère.
Ce bâtiment marqué par une double peau ajourée blanche immaculée permet un contrôle de la lumière le jour et une scénographie lumineuse la nuit. Au delà de la réflexion esthétique, cette seconde peau est une disposition environnementale permettant de diminuer les pertes thermiques.
Le parti architectural répond à trois critères requis pour la qualité de cet équipement : la clarté des dispositions, la qualité des espaces, et l’économie optimale du bâti. Ensoleillé toute la journée, il est situé à l’angle de deux grands axes, Ibn Sina et Ibn Rochd.
Ce bâtiment est composé de 4 niveaux, un sous-sol destiné aux vestiaires et réserves, un rez-de-chaussée-terrasse, une mezzanine et un étage pour recevoir le public.
À l’étage, une belle vue panoramique sur les espaces paysagers environnants, à partir de la terrasse d’angle ou de l’intérieur.
Les deux façades principales et leur pan coupé donnant sur le grand carrefour stratégique ont fait l’objet d’une recherche particulière.
Ainsi, les accès, l’impact visuel, la modénature de la façade ainsi que le traitement paysager ont été pensés de façon à participer à l’amélioration et à la structuration de ce paysage urbain en devenir, tout en le marquant d’un bâtiment repère.
Ces deux façades composées de deux peaux ajourées se développent de part et d’autre de l’entrée principale à double hauteur à l’angle. Ces doubles peaux sont en béton blanc exécuté suite à une composition particulière de ciment blanc, sable blanc, poudre de marbre blanc et ferraillage.
Ces panneaux ajourés tels un moucharabieh abstrait font un retour vers l’acrotère, donnant l’impression que ces panneaux sont posés sur tout le bâtiment.
Ces différentes formes de vide créent une animation particulière à la façade par ses ombres. Cette seconde peau habille et protège des rayonnementssolaires d’une part, et des vents dominants d’autre part, et crée une circulation d’air permettant de maîtriser les apports thermiques solaires, mais aussi de contrôler la lumière naturelle sur les tables.
La structure, relativement classique, est conçue en poteaux-poutres incorporés dans les murs extérieurs, et les planchers sont en dalle de compression sur poutrelles et hourdis. La seconde peau en béton blanc est en saillie par rapport au vitrage. La volumétrie générale reste sobre est résolument
moderniste.
Architecte : Noureddine Basset
Par Cabinet Noureddine BASSET
© Cabinet BASSET
Paru dans A+E Architecture et Environnement au Maroc