Les professionnels du secteur de la construction ont toujours réclamé l’application des normes HSE afin que la sécurité des chantiers soit prise en charge. Au Maroc, tout le monde en conviendra, les chantiers de construction sont accidentogènes puisque les professionnels estiment que les décès sur chantiers représentent le double de ceux des accidents de la route.
Le Conseil professionnel du cadre bâti (CPCB), organisme interprofessionnel constitué des instances professionnelles représentant les architectes ( CNOA), les promoteurs immobiliers (FNPI) les ingénieurs géomètres topographes ( ONIGT) et ceux de l’ingénierie du contrôle ( FEDEC) a pris récemment l’initiative de mettre à niveau les principales phases par lesquelles passe un projet à savoir : montage financier, conception du projet, instruction du permis de construire, réalisation, réception des travaux puis éclatement des titres fonciers dans le cas de la promotion immobilière.
Mus par une démarche orientée « solutions » et après avoir fait le diagnostic du secteur ils se sont réuni avec les institutionnels du secteur à travers des téléréunions régulières ; des institutionnels bienveillants à l’oreille attentive, notamment celle de Nouzha Bouchareb Ministre de l’Habitat.
Quoiqu’il en soit, affirment les professionnels du CPCB, le déconfinement aura bien lieu tôt ou tard mais d’ici là il faut saisir l’apparition de la pandémie posée par le Covid 19 pour changer les règles de gestion de chantiers. Pour y arriver dans les meilleurs délais les professionnels du CPCB ont déclaré haut et fort leur disposition à accompagner cette nouvelle dynamique vivement souhaitée. Ils appellent de tous leurs vœux l’expression de synergies collaboratives avant, pendant et après le Covid 19 afin que les chantiers de construction puissent reprendre dans des conditions optimales une fois la situation sanitaire maitrisée.
Car, il faut le souligner, le secteur immobilier était en crise bien avant la pandémie et la demande n’était pas au rendez-vous. Le confinement n’a fait qu’aggraver une situation critique avec l’arrêt des chantiers et les difficultés de leurs approvisionnements.
Il faut donc se mettre d’accord sur une feuille de route post confinement sur la base des éléments analytiques produits par les professionnels de la construction et présentés à leurs ministères de tutelles. Ils s’engagent à assurer une veille stratégique pour la sauvegarde des postes d’emploi afin de préparer un environnement propice à la reprise.
Dans leurs communiqués un ensemble de solutions concrètes ont été présentées à Nouzha Bouchareb que ce soit le télétravail, la dématérialisation des autorisations et surtout la mise à plat de la gestion de la gouvernance, celle de de la définition des priorités en se basant sur l’innovation, la résilience ainsi que la nécessaire révision des normes et textes de loi inhérents à l’acte de bâtir à commencer par l’assouplissement des procédures administratives et les modes de financements destinés aussi bien aux acquéreurs qu’aux opérateurs.
Ces filières professionnelles qui ont pris les devants, se sont organisées et représentent un premier front de l’écosystème en attendant qu’elles soient rejointes par les autres entités de réalisation à savoir les entreprises et les industriels de la construction. Ainsi, la chaine de valeur de cet écosystème serait complète.
Le message trouvera-t-il un écho ?
Rachid Khayatey, Vice Président du Conseil professionnel du cadre bâti (CPCB)