2 – Filières locales, facteur de développement
L’usage de matériaux résultant d’une production locale a été largement utilisé dans les bâtiments concourant dans la catégorie Energies & Climats chaud. Le bois demeure bien entendu la ressource naturelle la plus utilisée, ici, le pin et le bois peyi issu de forêts tropicales. En Afrique subsaharienne, c’est le recours à la terre crue pour la production de briques qui a été mis en avant.
– Essences indigènes:
L’utilisation de bois provenant de forêts locales permet la transformation et l’application du produit via un circuit plus court.
En effet, le bois est récolté et transformé sur place, favorisant ainsi l’économie locale, tout en limitant le nombre d’intermédiaires et en réduisant les distances de transport.
Cela permet également une démonstration des savoir-faire locaux (cf : Maison de La Forêt et des Bois de Guyane (MFBG))
Retrouvez ici les bâtiments candidats aux Green Solutions Awards Awards 2017 qui ont mis en avant cette solution :
- Maison de La Forêt et des Bois de Guyane (MFBG)
- Groupe scolaire Sainte Agathe
- DAC GUYANE
- Groupe scolaire Cogneau-Lamirande
- DAAF Guyane
- Siège de l’Etablissement Public Foncier d’Aménagement de la Guyane
- Maison de l’Environnement à Sainte-Rose
- IME YÉPI KAZ
– Terre crue, retour aux sources :
La construction en terre n’est pas une nouveauté du XXIème siècle, bien au contraire.
Mais son retour en grâce auprès des professionnels est dû à une prise de conscience de ses impacts économique et écologique locaux.
En exploitant la terre crue locale (parfois issue du site de construction lui-même), on réduit considérablement l’impact carbone du matériau et on dispose d’une ressource quasi illimitée en quantité.
La flexibilité du matériau est également un grand avantage. Une grande variété de types de brique est produite selon l’usage désiré.
Ainsi, au Sénégal, une catégorie de brique intégrant des pierres est fabriquée dans le seul but de construire les parois extérieures des bâtiments pour une adhésion optimale du revêtement.

3 – L’atout végétal : les plantes au service du confort
La construction durable s’illustre également à travers la végétalisation de différents espaces tels que des toitures et parkings.
L’intégration de ces îlots de verdure a pour but de casser l’image de building imposant et impersonnel.
Ainsi, à la Maison de La Forêt et des Bois de Guyane, une grande toiture «canopée», de forme organique, apaise cette hétérogénéité en abritant et unifiant les différents bâtiments sous son couvert. La fusion entre le végétal et le minéral s’opère naturellement.
La Résidence des Universiades, quant à elle, a préféré végétaliser son parking afin de réduire l’imperméabilité du site.
Pour cela, le produit appliqué est un profilé béton qui permet d’intégrer de la pelouse sur les parkings sans risque d’érosion.
La présence accrue des espèces végétales locales permet également le rafraîchissement du bâtiment.
4 – Adapter les outils des climats tempérés aux climats chauds
Du passif aux Emirats Arabes Unis, c’est possible.
C’est avec l’aide du PHPP (Passive House Planning Package) que le projet Mohammed bin Rashid Space Centre a été conçu.

Qu’est-ce que le PHPP ?
Le PHPP (Passive House Planning Package) est un logiciel de conception énergétique de bâtiments passifs s’assurant qu’ils respecteront les objectifs de la construction passive :
- Un confort amélioré ;
- De très faibles consommations énergétiques ;
- Un surcoût réduit.
C’est également l’outil de validation de la construction servant de base pour l’attribution d’une certification (Bâtiment Passif Classique, Plus et Premium; et EnerPHit).
Le PHPP est donc un véritable outil d’accompagnement à la conception passive permettant d’affiner tout au long du projet ses choix techniques tout au long du projet.
Pourquoi l’utiliser sous des climats chauds?
Si le standard passif a été originellement conçu pour des latitudes tempérées et nordiques, des expérimentations menées sous des climats chauds et humides comme au Mexique et dans des pays méditerranéens ont montré que les méthodes de calcul PHPP pouvaient s’adapter aux contraintes climatiques locales. La surisolation nécessaire au standard passif permet d’obtenir un confort d’été maximal sous ces latitudes à condition de lui adjoindre des systèmes de rafraîchissement efficients. Dans le cas du Mohammed bin Rashid Space Centre, trois options complémentaires et expérimentales ont été installées :
- Rafaîchissement par air soufflé et déshumidifié
- Recyclage d’air
- Plancher rafraîchissant (inédit aux E.A.U. car la technologie actuelle ne permet pas d’éviter des phénomènes de condensation)
5 – L’énergie solaire
La mise en place de panneaux solaire au sein du siège de l’établissement foncier d’aménagement de la Guyane est une solution qui prend tout son sens au vu de l’ensoleillement du bâtiment.
Grâce à cela, le bâtiment produit actuellement l’énergie nécessaire à son rafraîchissement, son éclairage et son fonctionnement.
Sur le long terme, les objectifs du bâtiment et les performances de production des panneaux solaires devraient permettre de recharger une flotte de véhicules électriques.
D’un point de vue de performance énergétique, le projet Mohammed bin Rashid Space Centre a réussi à s’affranchir de toute consommation d’énergie issue du réseau grâce à une production totale d’électricité via son champ de panneaux photovoltaïques (40 kWc). Cela permet d’alimenter les 3 systèmes de rafraîchissement d’air installé, qui, pour augmenter leurs performances, peuvent être couplés.
En période de canicule, ces solutions adaptées aux climats chauds sont une source d’inspiration !
Retrouvez tous nos participants :
- Energies & Climats chaud français
- Energies & Climats chaud algériens
- Energies & Climats chaud marocains
- Energies & Climats chaud internationaux
Ainsi que nos autres catégories du concours :
Source : Construction21 France
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