Face à l’urgence du changement climatique, accélérer l’adoption de meilleures pratiques en efficacité énergétique est désormais un impératif pour la communauté internationale. Tel est le leitmotiv des dirigeants et opérateurs publics et privés qui se réunis le mois passé à Washington lors du Forum mondial sur l’efficacité énergétique au cours duquel l’expérience du Maroc a été mise en valeur.
Le prestigieux Prix du Visionnaire en efficacité énergétique (Energy Efficency Visionary Award) attribué en 2017 au Roi Mohammed VI par ce même Forum consacre la pertinence et la proactivité du Royaume à travers la stratégie mise en place dans plusieurs secteurs comme l’industrie, les transports, l’agriculture et le bâtiment.
Au cours des 12 dernières années, le forum « EE Global » s’est imposé comme lieu de convergence de l’élite de l’efficacité énergétique, des responsables gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des représentants de différents secteurs pour un dialogue concret sur l’amélioration de l’utilisation des sources de l’énergie pour accompagner la transition verte.
Selon les experts, à moins que les communautés politiques, financières et philanthropiques internationales n’accordent une plus grande priorité à la mise en œuvre rapide des politiques et des investissements en faveur de l’efficacité énergétique, le taux de réduction des émissions de gaz à effet de serre restera trop lent pour modifier la trajectoire climatique.
D’où l’importance des efforts internationaux et nationaux visant à garantir que l’efficacité énergétique soit plus inclusive, plus accessible et plus abordable que jamais et pour que personne ne soit en reste.
A Washington, les spécialistes du domaine ont focalisé les discussions sur les moyens de garantir l’efficacité énergétique pour les catégories sociales les plus basses et la manière dont les financements et les subventions peuvent toucher ceux qui n’ont pas les moyens pour investir dans des appareils et des lampes qui consomment moins pour pouvoir réduire la facture énergétique.
Dans ce sens, les cas du Maroc et du Mexique, pays à l’honneur, ont montré l’importance de mobiliser des financements qui ont permis aux banques locales de financer l’efficacité énergétique. Un programme comme le MORSEF, Moroccan Sustainable Energy Financial Facility, a permis de mobiliser plus de 1 milliard de dirhams d’investissements pour les industriels, avec 10% de subventions.
Outre le financement, le forum a aussi braqué les projecteurs sur l’aspect réglementaire.Le texte portant sur les standards relatifs à ce domaine, est aujourd’hui au niveau du secrétariat général du gouvernement, et suit sa voie pour qu’il puisse entrer en vigueur.
Dans ce sens, il a cité le centre de formation sur l’efficacité énergétique de Marrakech, aussi bien pour le Maroc que pour l’Afrique au vu du nombre important de délégations de plusieurs pays du continent qui viennent en formation dans ce domaine.
Le Forum de Washington a mis l’accent sur l’importance du continent africain avec ses 600 millions d’habitants sans électricité aujourd’hui, ce qui pose l’impératif de veiller à les doter d’électricité selon un modèle complet qui intègre les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°174 – Juillet 2019