Ce bâtiment de verre, tout en transparence, est le projet pour le moins original imaginé par l’architecte Alberto Campo Baeza et son équipe, gagnants d’un concours lancé par le Conseil Consultatif de Castilla y León.
En réponse à un programme extrêmement simple composé de bureaux individuels, de bureaux polyvalents, de salles de réunion et d’une salle de conférence, l’architecte a apporté une réponse d’une simplicité poussée à l’extrême : une boîte de pierre installée dans une boîte de verre.
Le concepteur a créé un enclos de pierre à ciel ouvert, réalisé avec la même pierre que celle qui compose les murs de la cathédrale implantée en face du bâtiment. Comme il aime à le répéter, il a choisi d’ériger « un véritable hortus conclusus », signifiant « jardin clos » en latin.
L’architecte a souhaité établir un dialogue direct avec la cathédrale, en choisissant une pierre dans les mêmes tons. Cette démarche a été réalisée avec le concours des citoyens de la ville qui ont été mis à contribution pour le choix de la pierre, le grès beige en l’occurrence, afin de choisir celle qui était la mieux indiquée pour rappeler la cathédrale.
Le choix de la pierre naturelle est dû à son intemporalité puisqu’elle s’intègre très bien dans un environnement aussi bien ancien que contemporain. « Dans le ‘Hortus conclusus’, nous avons donc érigé cette boîte en verre extra-clair qui, à l’image d’un mur trombe, est composée d’une double façade en verre dans l’épaisseur de laquelle il est possible de circuler ». La peau extérieure de la façade est réalisée en verre, chaque feuille mesurant les dimensions maximales offertes par l’industrie aujourd’hui soit 600/300/270. Les panneaux sont joints les uns aux autres grâce à une ingénieuse solution en silicone structurel.
De ce fait, aucune pièce métallique ne vient structurer la boîte : elle donne ainsi l’impression d’être entièrement faite d’air. Campo Baeza assure : « Nous avons construit là un bâtiment durable. Cette double façade est une chambre chaude en hiver et fraîche en été qui climatise bien le bâtiment. C’est ce que Le Corbusier appelait un mur climatisé ».
Par Fouad Temsamani
© Javier Callejas Sevilla
Paru dans A+E Architecture et environnement au Maroc #Juillet – Septembre 2014