Nous vivons dans un monde où la transformation digitale est plus que nécessaire pour optimiser les ressources, l’énergie et rendre notre vie quotidienne plus confortable. Il y a de vrais impacts pour le secteur de la construction, comme la régulation de l’énergie, la gestion des bâtiments, le confort des utilisateurs et l’amélioration de la qualité de vie.
Les bâtiments doivent être transformés
Créer des bâtiments connectés et intelligents c’est repenser notre façon de vivre. Une fois la transformation digitale définie comme un élément essentiel de nos vies d’aujourd’hui et de demain, nous serons capables d’évoluer pour mieux vivre, travailler et coopérer ensemble tous les jours, dans des lieux modulaires et connectés. Nous devons vivre différemment. Nos logements seront automatiquement, naturellement et intelligemment adaptés à notre façon de vivre et à nos habitudes.
Nous devons créer des bâtiments connectés pour plus d’efficacité énergétique. En 2018 en France, le secteur du résidentiel-tertiaire représentait 45% de la consommation d’énergie.
Cette consommation concerne le gaz et l’électricité dédiés au chauffage et aux usages domestiques (appareils électriques, éclairage, etc.). La transition énergétique des bâtiments est un sujet clé, qui peut être traité grâce à l’utilisation de nouvelles énergies (les énergies renouvelables) et à la réduction de leur utilisation actuelle. Cela peut être réalisé grâce à l’utilisation du digital au sein des bâtiments, au travers d’un système de régulation énergétique intelligent.
Les objets connectés et l’Intelligence Artificielle redéfinissent la construction des bâtiments
Pour être rapidement connectés et rester modulaires au fil des ans (appartements, bureaux, écoles, …), les bâtiments doivent s’équiper d’objets connectés sans fil et interopérables. Pourquoi ne pas également utiliser des produits sans pile, pour bénéficier d’une maintenance ultra-réduite et améliorer l’expérience utilisateur ? Avec des objets connectés radio (actionneurs et capteurs) il est possible de créer rapidement, avec un investissement réduit et sans travaux, des bâtiments connectés. Les fils électriques ne seront plus un problème. Cette solution est également bénéfique pour les architectes, qui ont toujours rêvé de bâtiments du futur, entièrement conçus en verre.
Une fois le bâtiment connecté avec des capteurs et des actionneurs interopérables, qui génèrent des données, l’intelligence artificielle peut se déployer. Elle contrôle entièrement le bâtiment et analyse en temps réel la qualité de l’air, la consommation d’énergie, la présence ou non des occupants, etc. Elle est capable, selon le rythme de vie de l’occupant, d’anticiper ses besoins et de prédire ses usages. L’intelligence du bâtiment devient notre cerveau déporté, notre aide quotidienne qui anticipe et agit au mieux pour nous, notre santé et notre famille.
Comment peut-elle réaliser tout cela ? Nous devons lui en donner les moyens, la nourrir quotidiennement avec des données avant qu’elle ne réussisse à nous accompagner dans notre vie de tous les jours. Pour lui donner vie et l’aider à grandir, nous devons créer des bâtiments qui permettront son développement.
Connecter le bâtiment, c’est développer de nouveaux moyens pour collecter et transmettre les données. Premièrement, grâce aux capteurs et aux actionneurs, installés dans les logements, les bureaux ou les différents lieux de vie. Ils permettent plus de confort aux utilisateurs et plus d’efficacité énergétique.
Ces capteurs nécessitent l’utilisation d’une centrale, un cerveau qui rassemble ces informations, pour créer des connexions. Ces données brutes doivent être comprises et transformées. Aujourd’hui et demain le bâtiment doit être modulaire, simplifié, et réceptif à notre mode de vie.
Les constructeurs ont un rôle clé à jouer et les moyens pour le faire
Pour créer des bâtiments intelligents et modulaires, les constructeurs doivent s’entourer d’experts qui leur donneront une vision claire et détaillée des équipements nécessaires aux bâtiments.
Les experts modéliseront ensuite le bâtiment en 3D grâce au BIM, leur permettant de jouer leur rôle de conseiller en transformation digitale (…) La modélisation digitale, possible grâce au BIM (Building Information Modeling), est l’interface entre le bâtiment virtuel, digitalisé, et les données qu’il collecte. Elle permet de suivre la vie du bâtiment depuis sa conception, c’est un outil nécessaire qui pense l’efficacité du bâtiment avant sa naissance. C’est une aide précieuse dans le processus de conception, de construction, de gestion et de démolition. En effet, son rôle est de permettre la pré-construction et la pré-industrialisation ainsi que la reproductibilité du bâtiment. C’est un outil nécessaire pour les constructeurs, qui peuvent ainsi penser efficacité énergétique, confort et sécurité du bâtiment avant de le construire.
Les constructeurs considèrent les bâtiments intelligents comme approximativement 25% moins coûteux dans la phase de construction (grâce au BIM et aux objets connectés radio sans fil), et permettent de gagner environ 20% d’efficacité énergétique en plus.
La transition digitale suggère l’évolution des métiers
Avec les bâtiments intelligents, tous les métiers doivent évoluer. Les utilisateurs deviennent plus responsables, un réseau se crée : la ville se connecte, devient intelligente et humaine.
Favoriser le développement des bâtiments intelligents, c’est tout d’abord être conscient que la transformation digitale impacte et transforme les métiers du bâtiment. Les électriciens doivent intégrer les capteurs et les actionneurs qui collecteront les données au bâtiment, les architectes et les bureaux d’étude doivent comprendre le besoin des bâtiments d’être modulaires, les constructeurs doivent collaborer et intégrer à leur processus de construction de nouveaux experts. Tout le monde doit apprendre à utiliser de nouveaux outils pour plus d’efficacité. Dans un même temps, les métiers sont amenés à évoluer, aujourd’hui ils vivent leur révolution digitale.
Comment comprendre et favoriser au quotidien cette intégration ? En formant et en étant ouvert à l’interopérabilité, en étant conscient des problématiques et en développant la confiance. Se former, c’est tout d’abord s’intéresser. Ne pas avoir peur de voir son métier disparaitre au bénéfice des nouveaux entrants sur le marché. Cela s’applique aux constructeurs, aux électriciens, aux prescripteurs et à tous les autres experts qui évoluent dans ce secteur mouvant. Le plus tôt nous intégrons ces évolutions dans nos vies quotidiennes, le mieux nous intégrerons leur mise en place et deviendrons des acteurs clés des bâtiments intelligents. Nous devons être précurseurs dans ce domaine, qui fait beaucoup parler de lui. Plus nous serons en avance sur cette adoption, plus nous aurons de chance de rendre la transformation digitale des bâtiments réelle. Ces évolutions sont bénéfiques pour tous les métiers.
Modularité, efficience : le gain majeur des bâtiments intelligents
Plus de modularité dans le bâtiment signifie une gestion efficiente de l’espace et l’implémentation d’un concept de bâtiment grâce au digital. Cela permet de partager et d’utiliser des espaces différents en vue d’optimiser leur taux d’occupation. Les espaces deviennent optimisés et sont multi-usages.
Par exemple, un bâtiment n’est plus bloqué dans le temps, une maison peut être transformée en bureau ou en école. Le bâtiment est intelligent et vis différentes vies au travers des années, il est optimisé. L’efficience est premièrement énergétique, mais également sociale car demain les bâtiments intelligents communiqueront entre eux et les utilisateurs communiqueront avec leurs voisins, ils feront partie d’un grand réseau, connecté dans un quartier, une ville entière. Pour les promoteurs immobiliers, c’est l’opportunité de proposer de nouveaux services, comme l’optimisation des espaces. Les bâtiments favorisent la transversalité des usages, ils sont maintenant polyvalents et efficients, tout au long de leur vie.
Article publié sur Construction21.fr
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°171 – Avril 2019