Culdesac Tempe est un futur quartier construit à proximité de la ville de Phoenix en Arizona. Sa particularité : avoir banni l’ensemble des voitures et des véhicules motorisés. Tous les futurs résidents du site se sont, en effet, contractuellement engagés à ne pas stationner de véhicules à moins de 400 mètres du site, en échange de réductions sur tout un ensemble de services de mobilités, inclus dans leurs loyers mensuels.
Afin de permettre à tous les futurs habitants de tout de même se déplacer dans la région, le projet de 145 millions d’euros comporte des quais pour scooter, des parkings de covoiturage assortis de zones de ramassage, mais aussi une station de métro léger. Les piétons de ces 761 appartements pourront alors paisiblement accéder à tous les services prévus dans le quartier comme une épicerie, un restaurant, un café ou d’un espace de coworkingà proximité de Phoenix, une des villes les plus automobiles des Etats-Unis.
Si ce type d’aménagement est louable, et s’inscrit dans une dynamique assez large de réduction de la voiture en ville, différentes interrogations peuvent être soulevées. Tout d’abord, la crise sanitaire récente risquerait de jouer sur le succès de cette communauté selon certains. En effet, les ventes de voitures ont augmenté ces derniers mois, par peur de contracter le virus de la Covid-19 dans les transports en commun.
Une autre question tient à la privatisation de l’espace public et plus particulièrement de la voirie. En effet, afin de permettre aux citoyens de Culdesac Tempe de pouvoir se déplacer facilement, des accords ont été passés avec différentes sociétés privées comme le service VTC Lyft ou l’entreprise de trottinettes électriques en free floating Bird. Est-ce réellement une bonne idée de donner autant de pouvoir sur nos mobilités à ces entreprises privées ? Dans tous les cas, Culdesac Tempe est en passe de constituer un laboratoire passionnant de prospective en termes de mobilité urbaine, qu’on observe avec attention dès son ouverture à l’été 2022.
Article publié sur www.lumieresdelaville.net
consulter la source
