Face à des enjeux variés et complexes, les villes sont traversées par des bouleversements sociétaux, écologiques et sanitaires. La notion de résilience se place alors comme un nouvel horizon à atteindre, afin que nos espaces urbains accompagnent les dynamiques à l’œuvre, en proposant des solutions adéquates. Caractérisées par leurs structures pesantes et fixes, nos villes semblent à première vue immuables sur le temps long.
Pourtant, il existe aujourd’hui des pistes d’actions pour remédier à cela. Par exemple, concevoir des bâtiments ou des aménagements qui peuvent être démontés pour être transportés d’un endroit à un autre et dont la permanence sur un site spécifique ne dure qu’une période limitée. Et si l’architecture démontable et transportable était une réponse crédible ? Faut-il laisser une plus large place à la démontabilité dans nos villes ? L’architecture démontable, des racines anciennes
L’idée de rendre une architecture “démontable” ne date évidemment pas d’hier. Autrefois, l’enjeu était similaire à aujourd’hui, puisqu’il s’agissait de permettre de réutiliser les ressources en rendant possible le transport des matériaux à la base de la construction. Néanmoins, le besoin résidait dans le fait de permettre un mode de vie nomade, pour diverses raisons de survie, ce qui a été le cas par exemple durant toute la période Paléolithique. Puis, avec l’émergence de l’élevage et de la transhumance, le semi-nomadisme s’inscrit dans le temps au sein de certaines régions et cultures du monde. Ce rythme saisonnier implique le recours à une architecture légère, aux dimensions réduites, pour rendre possible le déplacement. La démontabilité des habitats est donc étroitement liée à la mobilité, dans une logique d’installation pratique, facilitée en un minimum de temps grâce à la portabilité d’un habitat léger tel qu’une cabane, une yourte ou une simple tente.
Ce principe très ancien a su évoluer avec le temps et prend même le virage de la modernité durant la première moitié du XIXème siècle. La découverte de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques et process de production ouvre la voie à la généralisation de ce type de constructions, aux propriétés démontables, pour répondre à des usages variés. D’ailleurs, les expositions universelles joueront à l’époque un rôle dans l’accélération de ce processus, comme le souligne Michel RAGON dans son Histoire de l’architecture et de l’urbanisme modernes. Une grande importance est alors accordée aux matériaux légers, innovants, qu’il est possible de réutiliser […] Lire la suite
Article publié sur Construction21 France
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