Casanearshore est un projet porte sur la réalisation de la première tranche de l’opération Casa Shore Park, située sur les parcelles B et C, soit une surface de 2 ha environ. L’intervention des architectes consistait à concevoir un ensemble de plateaux de bureaux, des espaces de service ainsi que les aménagements extérieurs nécessaires à l’accueil d’activités de « business process offshoring ».
La proposition architecturale pour cette première tranche amorce les problématiques qui seront développées sur l’ensemble du site, tout en répondant à ses contraintes spécifiques.
Une première tranche déterminant
L’intervention architecturale devait marquer l’entrée du site et constituer une limite symbolique entre les espaces intérieurs et extérieurs. Le parc, dans sa configuration définitive, est identifié visuellement par l’image de ses bâtiments.
Par sa situation le long de la voie des préfectures, le premier ensemble immobilier exprime la dialectique entre l’espace urbain public et l’espace intérieur paysagé.
La gestion des flux est optimisée par le contrôle, la hiérarchie des séquences et la fluidité des accès. L’organisation des espaces doit permettre une grande flexibilité, afin que les bâtiments projetés puissent satisfaire aux exigences diversifiées et évolutives des entreprises. Le projet doit permettre la réalisation de 40 000 m2 de plateaux modulables.
Une démarche environnementale intégrée
La première tranche doit accueillir les services de base minimums nécessaires au bon fonctionnement du site.
Certains d’entre eux sont dimensionnés à l’échelle des besoins du parc dans sa globalité, d’autres à la juste mesure de la première tranche. L’ensemble du projet est conçu de manière à s’intégrer harmonieusement dans son environnement :
– Par la conservation et la densification de son cadre végétal, pour le maintien de la vocation paysagère du parc.
– Par une démarche conceptuelle respectueuse de l’environnement, consistant à mesurer l’impact des constructions sur l’environnement selon plusieurs critères :
1. Gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets d’activité
2. Confort hygrothermique
3. Maintenance – pérennité des performances environnementales
4. Relation du bâtiment avec son environnement immédiat
5. Confort visuel, olfactif, acoustique
6. Qualité sanitaire de l’air et de l’eau
un repère urbain évident pour une entrée de ville
La morphologie adoptée est issue d’un concept alliant transparence, protection, et accueil côté ville et dispersion côté parc. Cette disposition offre une grande flexibilité dans l’affectation des surfaces par la multiplication des combinaisons qu’elle permet. Elle rend aisée l’intégration du projet dans son environnement tant urbain que paysagé. En effet, cette configuration développe une façade urbaine homogène côté voie, et des masses dispersées dans l’espace forestier côté intérieur.
Les hauteurs contrastées entre le corps principal et les bâtiments satellites permettent de donner une échelle différenciée en fonction des espaces. Courbe tendue de par et d’autre des parcelles B et C, la façade sur rue est transparente, vivante, rythmée par le jeu chromatique de stores verticaux et par la percée d’une fenêtre ouverte sur le paysage intérieur.
Reflet du concept innovant de Casanearshore, l’architecture de l’édifice se hisse naturellement au rang de repère pour la ville de Casablanca. Le corps d’édifice principal, animé par un geste architectural fort, renforce l’unité des deux parcelles et constitue une frontière naturelle, en réponse à la nécessité de sécuriser le site.
Le contrôle d’accès en un point unique permet de sécuriser le site, la structure d’accueil et d’information étant les seules fonctions directement accessibles depuis l’espace public extérieur. Les services sont concentrés, dans la parcelle B, au pied du corps de l’édifice principal.
Ils sont organisés en galerie autour d’un patio planté à l’ombre d’une résille, créant avec la structure d’accueil un effet d’appel côté rue.
Par Taoufik El Oufir Architectes
© stefano Berca
Paru dans A+E Architecture et environnement au Maroc #Juillet – Septembre 2014