La ville de Tanger est sens dessus dessous. C’est un chantier à ciel ouvert : tunnels, routes, ponts, rue piétonnes, espaces publics… tout y passe. C’est que l’arrivée des MRE est imminente et pour la quiétude de tous, les travaux les plus importants doivent être achevés. Mais un projet se distingue particulièrement de tous : la Maison de l’Architecture à Tanger !
Le littoral, en particulier, est en pleine effervescence : hôtels, espaces publics, théâtre… sortent de terre à une vitesse éclair. Tanger, ex ville internationale, veut retrouver son lustre d’antan : une ville balnéaire et culturelle qu’elle a cessé d’être pendant des décennies, boudée qu’elle était, par le pouvoir central.
Elle a désormais les faveurs des plus hautes instances du royaume qui veulent faire d’elle la véritable capitale du détroit. Dans ce sempiternel bouillonnement, les promoteurs ne sont pas en reste et s’empressent de réaliser des projets à la faveur d’une conjoncture qui s’annonce très prometteuse. C’est notamment le cas des promoteurs KLK Living et Chaimaa Prestige, qui, au sein de Malabata Hills, le quartier qu’ils sont en train de sortir de terre, construisent à fonds perdus la Maison de l’Architecture à Tanger (MAAT). Le premier du genre en Afrique et dans le monde arabe. Un projet culturel d’une importance telle, qu’un concours d’architecture lui a été spécifiquement dédié. L’organisation en a été confiée au groupe Archimedia qui n’a pas hésité à faire appel aux services d’un cabinet de programmistes expérimentés, MRH Programmation, dirigée par Mary Rahma Homman. Dans ce contexte, il n’y avait pas de place pour l’improvisation.
Le concours a été supervisé dans les moindres détails et un jury de compétences nationales et internationales, du monde des arts et de l’architecture, a été mis en place pour choisir le lauréat qui réalisera le projet, et les 5 suivants qui ont tous été primés.
Pour plus de commodité, le jury s‘est réuni à huis clos à Casablanca pour délibérer, et les 6 projets qui se sont distingués ont fait l’unanimité. Mais c’est à Tanger, ville qui recevra cet équipement culturel de première importance, que s’est déroulée la cérémonie de remise des prix en présence du maire de la ville, Fouad El Omari, et du ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, qui a fait le déplacement pour la circonstance.
Les projets ont été exposés et chaque groupement a pu présenter aux autorités et personnalités présentes le parti pris architectural de chacun. Puis, est venue l’heure de remettre les prix qui consistaient pour chacun en un trophée souvenir et une récompense financière plus ou moins fournie en fonction du rang dans le classement. L’ensemble des lauréats a salué l’esprit de collaboration et de partenariat qui s’est instauré tout au long du concours et surtout la rapidité avec laquelle les prix ont été décernés aux jeunes lauréats. Une remarque émise à juste titre puisqu’à ce jour, de nombreux lauréats attendent toujours leurs récompenses à des concours dont le jury s’est réuni depuis belle lurette.
Paru dans A+E Architecture et environnement au Maroc #7 – 2016
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